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Littérature
Home›Littérature›Le décalage asiatique : Fragments de regards amoureux

Le décalage asiatique : Fragments de regards amoureux

By Sao Mai
19 novembre 2017
2746
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Sélection de plumes orientales, regards neufs, horizons flous. Signes décourageants, désordres provoqués. Troubles de l’humeur, rituels d’écriture, plaisir non consommé : l’Asie par ceux qui l’ont écrite.

Sosêki : l’ironie comme consolation

Sosêki. Écrivain japonais. Une œuvre à retenir : Je suis un chat (1905). L’ironie féline, tout en douceur et en égards faussement compatissants à l’encontre d’un professeur d’anglais japonais, se savoure en sursauts. Pris au dépourvu devant le regard de ce chat scrutateur, ce sont les ridicules de l’homme que nous observons, décortiqués, jugés, critiqués avec le souverain mépris et la complaisance amère devant un Japon qui ne peut endurer sa transformation vers la modernité. L’érudition du chat est vaste, son intelligence est grande et sa condescendance naturelle. Les caricatures réelles des mœurs japonaises ne provoquent aucun émoi particulier, aucune tendresse émouvante. Le rire du chat silencieux s’étouffe derrière les grandeurs et les misères de l’âme humaine. De marbre devant le grotesque, la lassitude et l’incompréhension sont sources de joie paradoxale. Silencieusement, l’ironie comme consolation, nous étreint.

Sosêki. Écrivain japonais reconnu. Une œuvre qui n’a pas été retenue, Rafales d’automne (1907). Pas de chat, de l’ironie aussi. Un professeur encore. Ses étudiants. Ils se rencontrent autour d’idéaux perdus plutôt que d’espoirs renouvelés. La consolation au fond des pauvres cœurs d’hommes (Le pauvre cœur des hommes (1914) écrit-il plus tard) est cynique ici. L’argent, le statut social, les médisances, les réputations, les sentiments, les égoïsmes, les naïvetés, les brutalités et les idioties, toutes ces obstinations concentrées affermissent la volonté de croire encore dans la culture et le goût. La nonchalance japonaise est cruelle.

Kim Thuy : la simplicité, nouvelle subversion

Kim Thuy, écrivain vietnamienne,  couturière, interprète, avocate, chroniqueuse culinaire. Après son premier roman Ru (2009), viennent ensuite Mãn (2013) puis Vi (2016).

Ces romans n’en sont pas, ils ne recueillent que des fragments. La brièveté encadre l’essentiel, les souvenirs marquants ne se déploient pas et ne sont pas commentés. Ainsi, l’intensité des vécus douloureux devient chronique. L’intenable tient dans la fugacité. Le silence autour de la peur c’est-à-dire la terreur de l’Histoire et de ses événements, le communisme, la fuite en bateau, l’internement dans les camps de réfugiés, la guerre, donne accès à la vie comme succession de strates et de moments importants. Elle ne se reconnaît déjà plus que par « fragments, par cicatrices, par lueurs ».

 “Le paradis et l’enfer s’étaient enlacés dans le ventre de notre bateau. Le paradis promettait un tournant dans notre vie, un nouvel avenir, une nouvelle histoire. L’enfer, lui étalait nos peurs : peur des pirates, peur de mourir de faim, peur de s’intoxiquer avec les biscottes imbibées d’huile à moteur, peur de manquer d’eau, peur de ne plus pouvoir se remettre debout, peur de devoir uriner dans ce pot rouge qui passait d’une main à l’autre, peur que cette enfant galeuse ne soit contagieuse, peur de ne plus jamais fouler la terre ferme, peur de ne plus revoir le visage de ses parents assis quelque part dans la pénombre au milieu de ces deux cents personnes.” (Ru, Kim Thúy, Le Livre de Poche, p.15)

La langue d’écriture est le français. Le passage entre le vietnamien et le français sont évoqués par l’écrivain dans les nuances de sens qui font vibrer l’« âme vietnamienne », – c’est-à-dire, les sentiments qui lient les vietnamiens à leur culture, sans patriotisme, tout autant que la langue française qui accentue la pudeur dans l’expression des sentiments.

Seule, la langue ici est nécessaire, sans prétention et sans fioriture, elle peut faire parler au plus juste, les événements d’une existence troublée. La vie de ces romans, c’est la vie de l’écrivain, une vie qui s’écrit plus qu’elle ne se lit, avec ardeur et dans le frémissement.

Des plumes asiatiques, jamais à sec, regards troublés, vies renouvelées.

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