La plume de sel

Main Menu

  • La plume de sel
    • Charte de La Plume de sel
    • La Salière
  • Critiques
    • Littérature
    • Cinéma
    • Bande-dessinée
    • Musique
    • Arts graphiques
    • Photographie
    • Opéra / Théâtre
  • Chroniques
    • Le coup de crayon d’Adeile
    • Les contes de Solal
    • Les histoires ordinaires de Jerry
    • Les discussions de Marlon

logo

La plume de sel

  • La plume de sel
    • Charte de La Plume de sel
    • La Salière
  • Critiques
    • Littérature
    • Cinéma
    • Bande-dessinée
    • Musique
    • Arts graphiques
    • Photographie
    • Opéra / Théâtre
  • Chroniques
    • Le coup de crayon d’Adeile
    • Les contes de Solal
    • Les histoires ordinaires de Jerry
    • Les discussions de Marlon
Les histoires ordinaires de Jerry
Home›Les histoires ordinaires de Jerry›Saison torride

Saison torride

By Jerry Tearthrough
19 mars 2018
3114
0
Saison torride

Arrive la saison torride, où les étudiants les plus fortunés s’en vont sur la route des entreprises pour goûter à la vie dans ses traits les plus répandus. Jerry, dans son humeur gaillarde, délivre ce texte sur la brutalité des hommes d’aujourd’hui.

L’histoire semblerait commune. C’était Mike qui les avait fait se rencontrer au détour d’un café du dix-neuvième arrondissement. Très vite, mordus par de puissants désirs, le romantisme à la française fit place aux passions plus américaines. Les musiques qui flottaient dans l’air chutèrent pour se déchirer, comme un ruban, sur les branches d’un arbre. Ils prirent une chambre…

Deux longues jambes, sur le rebord de la douche, jouaient à faire les ciseaux ; les ischios se tendaient, se détendaient ; les doigts délicats de ses pieds jetaient leurs pointes capiteuses aux visages griffés des passions débordantes. Il n’y avait lors rien de plus puissant pour affliger un homme de sa propre construction : pas à pas et sans honte, la chair se mit à rugir de félicité.

Ces deux longues jambes sur le rebord de la douche et ce visage un peu plus loin, dont la joue alanguie s’écrasait mollement sur la faïence, appelaient l’imagination. Presque impuissant, l’homme la convoqua. Elle grognait tendrement. Elle ne sortit pas de son bain. L’eau ondulait sous les guitares de l’instant. Il ne tint plus. Un fil se délia qui fit tomber le seul tissu qui protégeait son sexe lourd de ces deux jambes jouant aux ciseaux. La femme à l’attention ressuscitée se rehaussa sur ses deux coudes et plissa ses deux yeux : l’homme s’ébranlait devant elle. Sa langue se mit à claquer en professant quelques mots à la mode.

« COUPEZ ! » Une caméra tomba sur le sol. Mike n’en pouvait plus d’écouter cette merde. « Il faut que tu sois moins primaire, Gérard ! Sérieusement ! On n’est pas Jacquie et Michel ! Langue pendue, mouvements frénétiques, ah non ! Sois plus langoureux, nos spectateurs recherchent de la sophistication ! — Excuse-moi, Mike ! — On reprend ! » Après un temps d’initialisation : « Et… action ! »

Gérard devenait plus lascif. En bas, en haut, en bas, en haut ; puis en ralentissant, en bas… en haut… Sa queue roulait dans sa main comme une valve entre les mains d’un ouvrier. En bas… En haut… À la caméra, l’effet que cela produisit sur Anshula était splendide ! Ses yeux vrillaient comme s’ils étaient en prise avec un charme incoercible. « Voilà ! criait Mike, prépare-toi à avaler cette bite comme une patate douce ! » Sortant son buste de la baignoire comme un cobra de sa corbeille, la femme se jeta sur la queue gonflée. Quel membre photogénique ! Long, veineux, incurvé, brillant de salive ! Un frein serré que surmontait un gland ciselé dans le marbre, format vingt centimètres ! Des bruits de succion ténébreux, slurp! slurp!, rythmaient la scène. « Continue, Anshula ! gueulait Mike, la langue en lasso, suce-moi cette bite ! » Et Anshula suçait, suçait. Gérard ne tenait plus cette brûlure et gesticulait follement ; c’est alors que sa lèvre supérieure se pinça : il ôta d’un coup sa queue de la bouche angélique et se branla avec une ardeur de statue. Les ombres creusaient chacun de ses muscles tendus : un filet bouillant découpa enfin l’espace. Sur la peau d’ambre d’Anshula, les arabesques du fantasme masculin creusaient un sillon blanc. Ils se rhabillèrent, touchèrent leur billet et retournèrent enfin à leurs vies respectives.

Le mercredi qui suivit, Saison torride cartonnait sur les sites de cul. Le lundi qui suivit encore, une grosse boîte de la porn industry l’achetait grassement. Mike avait une fois de plus visé au plus juste des passions de l’homme. Le vingt-et-unième siècle était fasciné par l’Altérité.

The end.

Quoi ?! C’est déjà fini ? Jerry t’a subjugué par son art du récit ? Voici un lien vers une autre nouvelle : À l’article de la mort ! Un texte biographique sur la vie d’un vieux romancier à succès.

Previous Article

Le mouvement des plumes

Next Article

Tentative d’écriture à deux mains n°1 : ...

Jerry Tearthrough

Jerry Tearthrough

Rédacteur frustré ; plaies ouvertes, villa sur la mer.

Related articles More from author

  • L'Or et la Cendre
    Les histoires ordinaires de Jerry

    L’Or et la Cendre

    6 octobre 2018
    By Jerry Tearthrough
  • Réactionnaires
    Les histoires ordinaires de Jerry

    Soupçon de réaction

    19 novembre 2017
    By Jerry Tearthrough
  • Tinder
    Les histoires ordinaires de Jerry

    Tinder, une femme et des bouteilles

    4 janvier 2019
    By Jerry Tearthrough
  • Monsieur C.
    Les histoires ordinaires de Jerry

    Obsession, épisode 5 : Dans les yeux bleus du monde

    2 juin 2018
    By Jerry Tearthrough
  • Jerry
    Les histoires ordinaires de Jerry

    À l’article de la mort

    2 février 2018
    By Jerry Tearthrough
  • Perro
    Les histoires ordinaires de Jerry

    Fury of Love

    3 juillet 2018
    By Jerry Tearthrough

Leave a reply Annuler la réponse

Ceci vous intéresse ?

  • Cinéma

    Obsession dernier épisode : La fin de l’Obsession : Manifesto ou le pire reste à venir…

  • Arts graphiques

    Croquez joyeusement la mort avec Cabu et Reiser !

  • Littérature

    KITSON – Manuel de survie à l’usage des jeunes filles

  • Latest Posts

  • La Liberté guidant les badass

    By Adeile Tyna
    3 mars 2020
  • Niut

    Toile à Cape

    By Solal
    11 juillet 2019
  • There is no planet B but we keep fucking planet A

    By Adeile Tyna
    8 juin 2019
  • Poésie

    Pour que la poésie contée compte !

    By Sao Mai
    23 mai 2019
  • Temps

    Etoffes

    By Solal
    5 mai 2019
  • LATEST REVIEWS

  • TOP REVIEWS

Catégories

  • Arts graphiques
  • Bande-dessinée
  • Chroniques
  • Cinéma
  • Critiques
  • Le coup de crayon d'Adeile
  • Les contes de Solal
  • Les discussions de Marlon
  • Les histoires ordinaires de Jerry
  • Littérature
  • Musique
  • Opéra / Théâtre
  • Photographie
  • Recent

  • Popular

  • Comments

  • La Liberté guidant les badass

    By Adeile Tyna
    3 mars 2020
  • Niut

    Toile à Cape

    By Solal
    11 juillet 2019
  • Perro

    Fury of Love

    By Jerry Tearthrough
    3 juillet 2018
  • Créer et informer : Edward S. Curtis et les Indiens d’Amérique du Nord

    By Adeile Tyna
    2 mars 2018
  • There is no planet B but we keep fucking planet A - La plume de sel
    on
    8 juin 2019

    Basquiat à la Fondation Vuitton: la visite enchantée

    […] veux un autre ...
  • Anne Sophie Toutain
    on
    22 janvier 2019

    La complainte du marin moderne : la poésie comme dessein

    Bonjour à toute l'équipe ...

Connexion

Welcome, Sign in / Join to the forum

Login

Welcome! Login in to your account
Mot de passe oublié ?

Lost Password

Back to login

L’édito

Vraiment gourmande et exigeante, la Plume de sel jette ses plumes dans tous les vents qui échauffent sa passion, de la revue aux fictions hybrides, dans le claquement d’un coup de bec !

© Copyright La Plume de Sel 2018. All rights reserved. Lire notre charte.