The Disruptives : Make The Rock Satirique Great Again !
Tremblez cheminots douillets, étudiants surexcités, zadistes puants et fonctionnaires paresseux ! Voici venir les Disruptives… depuis quelques mois, le projet, c’est leur responsabilité, c’est d’aller partout en France, pour le porter et le gagner (sic) ! Ce vendredi 1er juin 2018, protégés par leur mascotte Jupiter, aka Jupi, ces quatre macronistes dans le vent ont fait leur premier live à Caluire-et-Cuire. En attendant leur prochain album qui saura redémarrer la croissance française (et leur playlist Spotify), un petit décryptage de journalope s’impose.
20h30, salle comble pour Radiant-Bellevue. Des applaudissement enregistrés se font entendre, une voix impériale et prophétique réveille le public bobo lyonnais… la voix de notre président Jupiter, celle qui a réussi à faire de la disruption le projet de demain dès décembre 2016. Soudain, quatre musiciens, quatre anciens d’HEC, entrent sur scène : Florence Villeminot, la batteuse, Philippe Monthaye, le bassiste, Rémi Varrot, le guitariste et Guillaume Meurice, le chanteur et leader du groupe affichent des regards déterminés. Parce qu’il veulent faire triompher le nouveau monde ! Iggy Pop peut se rhabiller, le swag se range dorénavant du côté de la chemise blanche de PDG et de la cravate bleue de la première cordée !
Sans trop attendre, les quatre artistes de la start-up nation entament le futur tube de l’été, le bien nommé « Jaloux » ! Oubliez les Sex Pistols, Led Zep et Guns N’ Roses, le rock en marche détient la vraie énergie musicale qui saura remettre en place les fainéants et toute la clique de Nuit Debout. A part l’intervention du semi-gauchiasse Rémi qui voulait mettre “hériter” à la place de “mériter” dans les lyrics (grande audace depuis la mort de Serge Dassault), le public est full emballé, le sol en tremble, les groupies ont des sourires béats, bref la disruption marche grave bien ! Tout cela va faire monter les actions, comme le petit cœur de Meurice face à sa batteuse Floflo dans son slow enflammé « Coup de foudre dans un open-space » : plus touchant que « Stairway of Heaven », la poésie des mots de Guigui enivre les petits cœurs des bobos qui ignoraient tout du langage puissant et profond des stratupeurs. Après cela, s’enchaînent la douce comptine rockeuse « Gentils députés », un hommage à la majorité présidentielle qui se démène tant bien que mal pour suivre la ligne disruptive du vénérable Jupi, puis la folle chanson « Stagiaire », la vraie musique qui parle aux vrais jeunes d’aujourd’hui ! Sacrifice, heures sup’ et service café, tout y est pour mettre en joie les « héros du millénaire » !
En somme, Didier Super et Frédéric Fromet n’ont qu’à bien se tenir, le rock en marche est là ! Après cela, s’ensuivit l’intervention, déjà célèbre partout en France, de Xavier, le conseiller spécial de notre président Macron, dans le « non-spectacle » Que demande le peuple ? Je ne ferai pas de critique à ce sujet, vous n’aviez qu’à acheter les billets à temps, feignasses. Et puis mille critiques ont déjà été faites à ce sujet. Mais un mot doit être soulevé : Meurice nous avoue à la toute fin de ses prouesses que ce concert fut le premier live des Disruptives, il ajoute « vous nous avez bien dépucelés » ! Bien heureuse pour vous les startupeurs, je pense que vous n’auriez pas pu trouver mieux comme lieu de dépucelage, surtout dans une banlieue à deux pas de la ville la plus macroniste de France ! Et cette première critique de votre tournée (si c’est pas le cas, je m’en tape) d’une jeune journalope d’un webzine du nouveau monde vous aidera à faire de vous les Rolling Stones de demain. Longue vie aux Disruptives !
Crédits photo: Fanchon Bilbille
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